Le « Passeur de mots, passeur d’histoires » écrit le récit de vie de personnes gravement malades pour qui il n’y a plus d’espoir de guérison. Il sera désigné ci-après « le biographe ».
La démarche du biographe s’inscrit dans un esprit de soin où l’accompagnement de la personne est au premier plan. L’ intérêt de la personne prime et c’est lui qui motive et anime la démarche du biographe qui est dans la lignée d’une médecine humaniste.
Le biographe déploie une qualité d’écoute et un cadre sécurisant qui offrent à la personne la possibilité d’effectuer un travail de remémoration dont l’un des objectifs est la concrétisation d’un objet : le livre de sa vie, avec un but potentiel de transmission à ses proches.
La visée du travail n’est pas psychothérapeutique et le biographe se tient à sa fonction qui est de recueillir les données selon une trame (sans vérifier l’exactitude des propos), de les ordonner, de les restituer, de prendre en compte les corrections. Puis, lorsque le travail est achevé, de remettre à la personne malade ou à un proche préalablement désigné le récit de vie (ainsi que tous les documents y afférant). Le biographe respecte scrupuleusement le cheminement de la personne avec qui il travaille sans intervenir dans les domaines psychologiques, médicaux, sociaux, politiques ou religieux qui pourraient être évoqués, même s’il a une compétence dans l’un ou l’autre de ces domaines. Cette personne est, avant tout, un partenaire d’écriture.
Cependant la démarche dans laquelle s’engagent la personne en fin de vie et le biographe a des répercussions sur chacune des deux parties, mais aussi sur les proches et sur l’équipe soignante qui entourent la personne. Il est important d’en avoir pleinement conscience afin de questionner sans relâche la justesse de son positionnement.
Le biographe est tenu au devoir de réserve concernant la personne qu’il accompagne et au secret médical lorsqu’il a des informations de cet ordre.
Il adopte certaines valeurs du soin : Le respect inconditionnel de la personne, une attitude de non jugement par rapport aux propos recueillis et une confidentialité réaffirmée auprès du malade sont essentiels.